lundi 14 juin 2010

Muse - Stade de France (12 Juin 2010)

Muse est décidément devenu un groupe de rock grand public. Fini les fosses étouffantes où les pompiers sont obligés de nous arroser à la lance à incendie pour éviter de suffoquer. Maintenant, on vient voir Muse dans des stades gigantesques et on y vient en famille.

Cela peut paraître décevant pour certains mais je ne serais pas aussi extrême. En ce jour du 12 Juin, j’ai déjà vu Muse quatre fois en concert, dont deux pendant la tournée « Absolution ». Déjà lors du « HAARP Tour » on sentait que l’ambiance avait perdu de sa violence rock pour être plus « tout public ». Les merveilleux concerts au Parc des Princes et à Wembley étaient un parfait mélange entre le rock et le show grand public. Ce changement est d’autant plus marquant lors de ce concert au Stade de France, le public est composé de tous les âges et surtout de tous les genres : Muse n’est plus un groupe uniquement pour dingues de Rock.

Dans le stade on voit de toutes les couleurs flashys ou fluos, et de tous les styles. Bien sur on remarque, dans le look, les fans des premiers albums contrairement à ceux qui ont découvert le trio avec « Starlight ». Mais cela n’est pas désagréable pour autant, vive la diversité.

Et cette diversité nous permet de voir Muse dans des concerts beaucoup plus spectaculaires qu’auparavant. La scène du Stade de France était bluffante, sorte de perspective de gratte ciel, on est à la fois interloqué et impressionné par cette masse métallique. Elle est loin la période de « Hullabaloo » où les seuls effets étaient une poignée de confettis et quatre ballons dans la fosse.

Mais le changement est d’autant plus frappant pendant le concert. Muse est et restera toujours un groupe de live. Mais maintenant il y a deux écoles : tout d’abord le coté Rock avec les parties d’impros où Matthew s’éclate à reprendre des riffs de Led Zep ou The Black Keys tout en se roulant par terre et en jetant sa gratte au travers de la scène, ce qui fait hurler les premiers fans. Mais maintenant il y a le côté gros show et electro-FM des derniers albums. Ainsi l’avancée de scène qui se soulève telle une soucoupe volante lors de « Undisclosed Desires » fait son petit effet et enflamme la partie du public fan des tubes FM du groupe.

Beaucoup d’amateurs de « Origins of Symmetry » se plaindront de ce changement de style en hurlant que Muse n’a plus rien de Rock. Je suis d’accord avec cet avis même si je ne serais pas aussi radical.

Muse est dans une période charnière de sa carrière : le public est en train de changer. Les premiers fans ne reconnaissent plus leurs idoles et les nouveaux adeptes ne sont pas forcément amateurs des morceaux plus bruts et primaires du groupe. Il y a même des moments où je sentais les gens à coté de moi un peu choqué de voir Matthew s’exciter autant sur sa gratte pendant « Hysteria », « New Born » ou « Plug In Baby » (alors quand il la balancé, j’raconte même pas).

De plus le show évolue aussi, avec des intermèdes électro dignes du Blue Man Group, et une façon d’enchainer les tubes pour plaire au plus grand nombre. Personnellement, lors de ce concert au Stade de France, Muse m’a fait penser à U2. En allant même dans le plagiat avec les effets de lumière et de sons lors du « MK Jam » et le costume spatial de Matthew lors du rappel « Take A Bow » qui rappelle fortement la veste à LED de Bono lors du 360° Tour.D’ailleurs, le groupe revendique cette influence et affirme que les quatre irlandais leur ont donnés quelques conseils scéniques quand Muse à faire la première partie du leg américain du 360° Tour.
U2 a vécu aussi cette évolution de son public avec la tournée POPMART, ce n’est pas une bonne ou une mauvaise chose, c’est juste une phase importante dans la carrière d’un groupe désireux de constamment se renouveler. Et quand on voit ce qu’est devenu U2, on ne peut que souhaiter la même notoriété et longévité à Muse.

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