mercredi 14 avril 2010

ADELE BLANC-SEC


J’ai volontairement attendu le 14 Avril pour faire mon premier article. Je trouvais ça fort en symbolique que de commencer mon blog avec un article sur celui qui m’a apporté ma passion depuis tout petit.

Quand j’ai appris, en décembre 2008, que Luc Besson ferait ce film, je n’avais jamais entendu parler d’Adèle Blanc-Sec. Alors j’ai fait mes recherches pour découvrir l’univers de Tardi. Même si les BD ne m’ont pas attirés au sens esthétique, j’ai senti immédiatement un potentiel pour faire un grand film de Besson.

L’univers fantastico-loufoque dans le Paris d’avant-guerre avait tout se qu’il faut pour être transcendé devant la caméra de Besson. Les personnages hauts en couleurs, ces intrigues à la fois intenses et comiques. La recette parfaite. Mais le plus important là-dedans était la personnalité propre d’Adèle. Besson a toujours dépeint des personnages féminins avec de forts caractères, et Adèle se place très bien aux côtés de Nikita, Mathilda ou Leeloo. Elle a cette force de défier les hommes dans une France machiste où la femme n’a pas encore le droit de vote, mais non dénué de sensibilité. Besson représente d’ailleurs ce côté sensible dans le film par l’amour qu’Adèle porte pour sa sœur jumelle (personnage inexistant dans la BD). Le personnage parfait pour une fresque « Bessoniene. »

Et ce sont ces personnages que Besson va mettre en avant dans le film, et cela dés le début en abordant avec la présentation de personnages secondaires pour ensuite enchainés très rapidement sur son intrigue. Montrant ainsi l’importance de chacun, on en vient à apporter une attention particulière à chaque apparition d’un nouveau personnage avec chacun un parler précis et plus ou moins de maquillage (mention spéciale pour Mathieu Amalric). Même si le jeu de certains se fausse légèrement de temps à autre (même pour Louise Bourguoin), Besson arrive à conserver un ton vieille-France loufoque tout le long.

La narration et les nombreux montages parallèles, propres à Besson, donnent un rythme palpitant aux aventures et permettent de traverser Paris plusieurs fois et de vogué de personnage en personnage en quelques secondes sans jamais décroché. Et là aussi, Besson privilégie une vitesse de montage plutôt que de grands mouvements de caméra qui risqueraient de donner la nausée. Chaque plan est comme une vignette de BD toutes aussi soignées les unes que les autres qui redonne à Paris tout son charme du début du 20e siècle et mettent énormément le travail des acteurs en valeur.

On regrettera juste certains plans à effets (comme le tir de carabine de Jean-Paul Rouve) qui viennent entacher une sobriété pourtant bien maîtrisé. On regrettera aussi le peu de temps d’apparition de Mathieu Amalric mais la dernière scène nous laisse entendre qu’on en a pas fini avec le personnage de Dieuleveut qui nous à montrer que la partie émergeante de son iceberg de cruauté ;-)

Les détracteurs seront renforcés dans leurs critiques tant Besson pousse à son paroxysme son humour niais et simpliste (sans pour autant tomber dans du Taxi), mais le plaisir scénaristique sincère transpirant tout aux long du film nous pousse à accepter cela du bonhomme et on prend plaisir à rire sur certaines blagues faciles.
En bref, un film à la Besson plus proche du Cinquième Elément que de Nikita, mais qui prouve une fois de plus qu’il est un des rares en France à savoir faire de l’Entertainment de qualité.
Personnellement, j’ai retrouvé le Besson que j’admire et que j’avais un peu perdu dans le monde des Minimoys.

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